C'est avec un peu d'émotion que je suis en mesure de vous narrer mes premières impressions lors de la réception de mon Van il y a quelques jours
Pour mémo, acheté en juin à Serge d'Oregon Classics de Portland, il a été confié à la Schumacher Cargo Logistics, Inc et embarqué le 21 juin depuis Long Beach L.A. dans un container où il a tenu compagnie à un pick-up Chevy de 1960, le temps de la traversée de l'Atlantique. Destination : Le Havre sur notre vieux continent
Le 21 juillet, il est donc débarqué au Havre du porte-container MSC ANYA et pris en charge par la société Léon Vincent OVERSEAS pour le dépotage et les formalités d'entrée sur le territoire de la CEE. L'objectif était de le réceptionner comme véhicule de collection pour qu'il soit considéré comme un objet d'art et bénéficier ainsi des 5% de dédouadement (au lieu des 30%). La déclaration d'importation CEE a donc mentionné dans le code des marchandises le numéro-clé à cet effet. Puis une expertise a été réalisée le 25 juillet estimant que le véhicule présentait les caractéristiques requises, notamment le fait qu'il ait 30 ans révolus. Ici il a fallu franchir un léger écueil, si j'ose dire, car le Title (carte grise US) mentionnait l'année de construction (84) mais pas le mois et les plaques des Dodge ne mentionnent habituellement pas le mois non plus, contrairement aux Chevrolet. Le risque supplémentaire était aussi que l'expert ne considère que l'année révolue, et là, c'était râpé. Mais non, le Family Wagon a su séduire en montrant ses plus beaux atours intérieurs et extérieurs... et c'est passé comme une fleur. LV Overseas m'a donc envoyé le fameux 846 A ainsi que tous les documents qui m'ont permis d'établir aussitôt la demande d'attestation collection auprès de la FFVE.
Deux jours avant, j'avais reçu un courrier de mon vendeur qui contenait les plaques et le carnet de bord du véhicule : séquence "émotion" car c'était là le premier vrai contact avec le gros bébé à venir
Il a fallu patienter une dizaine de jours après l'expertise avant que la Société de transport STC de Rouen ne me livre le véhicule à Pontivy, chez un ami, pour plus de commodités. Le Family Wagon a donc posé ses papattes sur le sol breton mercredi dernier à 8 h 55 du matin
Comme pour lui souhaiter la bienvenue, sitôt son arrivée, il a été "baptisé" par un crachin typiquement régional - pas de bol : la première pluie depuis deux semaines ! Le rite d'initiation passé, c'est sous un soleil radieux que j'ai pu découvrir mon nouveau jouet
Pour la circonstance, l'ami David s'était déplacé avec son Chevy Van Starcraft de 1998.
La toute première chose à faire a été de lui balancer une dizaine de litres dans le réservoir afin de rejoindre la pompe à essence la plus proche en toute sécurité car lors de l'embarquement maritime les réservoirs sont vidés. J'avais décidé de faire le plein pour voir la conso. Environ 130l de SP 95 plus loin (ouf) j'ai eu confirmation d'avoir le gros réservoir optionnel de 136 l sous le chassis...
La deuxième étape a été de rejoindre l'habitation de l'ami Dominique pour lui ré-installer ses plaques US que je garderai jusqu'à l'immatriculation en CGC, puis d'apposer le papillon d'assurances.
Troisième étape : la prise de connaissance
... et d'abord la découverte d'un état incroyable : l'intérieur est nickel : ni éraflures, ni déchirures, ni usure des tissus et moquette, pas la moindre tâche, tous les éléments sont fonctionnels ! Je découvre quelques options que Serge n'avait pas eu le temps de voir lors de son essai : la banquette clic-clac fait couchage, les captain-chairs tournent à 360° et sont totalement inclinables, le frigo n'a pas besoin d'être alimenté car c'est en fait une glacière, l'alimentation en eau fonctionne et il y a même un couvercle sur l'évier en inox. Toutes les lampes fonctionnent, il y a un interrupteur pour la lumière du marche-pied. Dans le coffre se trouve un cric Us dans sa housse avec trois jeux de clés, le tout quasiment neuf. Il y a même des chaînes pour la neige.
Côté tableau de bord, c'est Noël du côté options : tous les manos de pression divers sont présents, le volant est réglable, le cruise-control fonctionne, il y a fermeture centralisée, vitres électriques, essuies-glaces avec modulateur de vitesse, Radio-cassette/FM une centrale d'alarme... et même un frein électrique manuel rajouté (mais inutile sauf avoir une remorque Us), bref que du bonheur

Serge avait remarqué que la commande de chauffage et de ventilation ne fonctionnait pas et l'a fait réparer avant le départ. Seule la clim n'est pas chargée.
Quatrième étape : un coup d'aspirateur et de nettoyage des plastiques puis des chromes.
Cinquième étape : direction le garage Us Prestige Auto à quelques km de Pontivy, chez l'ami Cédric pour mettre le véhicule sur le pont afin qu'il puisse me donner son avis d'expert. Comme je n'aurai l'assistance de mon assurance que lorsque j'aurai la CGC, autant ne pas prendre de risque de tomber en rade quelque part...
(cette photo réalisée par Dom)
Lors de son check, Cédric est bluffé : il n'a rien à faire ou presque : à peine une optique de phare grillée à remplacer. Tout le reste a été fait par le précédent propriétaire à qui Serge l'a acheté : fiabilisation complète : radiateur, pompe à eau, filtres, fluides, durites et courroies, tout est neuf, juqu'aux freins arrières et aux amortisseurs Monroe. La ligne d'échappement a une légère oxydation de surface mais est en bon état. L'examen des soubassements confirme le côté sain du chassis et de la structure. Le bidon de rustol que j'avais préparé ne servira à rien
Sixième étape : direction Lorient chez l'ami David, mon carrossier de chez West carrosserie pour lui confier la correction de quelques points de cosmétique : une petite bosse sur le capot, une rayure au-dessus du feu de position arrière-droit et reprendre deux points sur la gouttière de toit. Décision est prise de ne pas toucher au reste de la peinture car comme je l'avais dis ailleurs, l'important est de lui laisser ses marques de vécu sous le soleil californien.
Lors du voyage vers Lorient, je goûte pleinement la joie de cette nouvelle expérience de la conduite d'un Van. Curieusement, il se dirige un peu comme un full-size avec un comportement qui tient entre la voiture et la camionnette. C'est très agréable. Le 318 est d'une discrétion toute diplomatique mais au moment où la puissance devient nécessaire, le kick-down est bien là ainsi que le couple du V8. Je cruise donc sur mon petit nuage doré, songeant que celà pourra le faire longtemps puisque les 318 de ces époques sont réputés faire jusqu'à 400 MK sans problèmes et la boite 727 de cette génération est aussi réputée plus solide que les suivantes. Il y a donc de la marge, si je continue de soigner le bébé aussi bien que sa première propriétaire dont j'ai la joie de découvrir le nom sur le document de livraison du Van par Dodge Central, Inc le 30 août 84 : Miss Elenor Hanes à Westminster, Californie
A voir l'état de conservation jusqu'à ce jour, on devine aisément que Miss Elenor a eu plus que le béguin pour son gros bébé. Elle l'a totalement choyé. Ce qui a permis à mon rêve doré de devenir réalité dans les meilleures conditions.
Pour lors, je suis en attente de la 7ème et dernière étape : la réception sous quelques semaines de l'attestation FFVE qui me permettra de régler la douloureuse taxe de la CGFC.
Lundi, j'essayerai de vous mettre des liens vers quelques vidéos.
Encore MERCI à Serge d'Oregon Classics pour la rigueur de son professionnalisme et la maîtrise de la chaîne d'intermédiaires. A voir son inventaire, il a de nouveau un Van à vendre...
